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Népal : des actions syndicales acharnées mènent à d’importantes augmentations salariales et à d’autres victoires

Les enseignant·e·s et les personnels de soutien à l’éducation du Népal célèbrent une victoire obtenue de haute lutte après une campagne syndicale ciblée, des manifestations massives et une grève nationale. Après d’intenses négociations au cours des derniers jours, le gouvernement népalais a signé un accord en neuf points prévoyant d’importantes augmentations de salaire et des avantages sociaux attendus depuis longtemps.

En outre, l’avancement de grade dans le secteur de l’éducation sera aligné sur les normes de la fonction publique. Parmi les autres acquis figurent l’accès aux hôpitaux publics, le remboursement des congés maladie et des indemnités pour les zones rurales. Les mutations illégales et les menaces de retenue sur salaire visant les enseignant·e·s grévistes ont été annulées.

Les enseignant·e·s népalais ont obtenu ces avancées historiques à la suite d’actions de protestations nationales de 29 jours en faveur des réformes éducatives, menée par la Confederation of Nepali Teachers (CNT) et soutenue par les quatre affiliés de l’Internationale de l’Éducation (IE).

Les enseignant·e·s de l’éducation de la petite enfance gagneront désormais 32.902 roupies népalaises (environ 215 euros) et les assistants scolaires 26.082 roupies népalaises (environ 170 euros) par mois. Ces engagements représentent une dépense supplémentaire de 14 milliards de roupies népalaises (environ 91 millions d’euros) pour le gouvernement.

Alors que de nombreuses problématiques concernant les enseignant·e·s et le personnel des écoles privées restent non résolues, les syndicats et l’IE réaffirment leur engagement à poursuivre la lutte pour un traitement équitable et de meilleures conditions pour l’ensemble des éducateur·trice·s népalais·es.

Affirmant et célébrant l’unité et la solidarité à l’occasion de la Fête du Travail (1er mai) dans la capitale du pays, Katmandou, les organisations membres nationales de l’IE, l’Institutional School Teachers' Union of Nepal, la Nepal National Teachers' Association (NNTA) et la Nepal Teachers' Association (NTA) ont été rejointes par le Nepal School Employees’ Council (NSEC), le tout dernier membre de l’IE au Népal. Les syndicats ont fait le point sur leurs récentes avancées et se sont engagés à poursuivre ensemble la lutte pour de meilleures conditions de travail pour les enseignant∙e∙s et un investissement accru dans l’éducation.

«  Le 1er mai est le jour le plus important du calendrier syndical. C’est le jour où le mouvement syndical réfléchit aux luttes passées et envisage les luttes à venir. C’est également le jour où nous célébrons l’importance de l’unité et de la solidarité, nécessaires pour réaliser notre pleine force collective », a souligné Anand Singh, directeur du bureau régional de l’IE pour l’Asie-Pacifique.

La force du public ! La campagne de financement de l’éducation bat son plein en Asie du Sud

Renforçant la solidarité exprimée au niveau national et l’étendant à l’ensemble de l’Asie du Sud, des délégué·e·s d’Inde, du Bangladesh et du Sri Lanka étaient également présent·e·s à Katmandou pour une réunion d’évaluation et de planification de la campagne La force du public : ensemble on fait école ! de l’IE en Asie du Sud.

Dans une sous-région en proie à une pénurie estimée à 7,8 millions d’enseignant·e·s, les organisations membres de l’IE formant la Fédération des enseignant·e·s d’Asie du Sud continuent, d’une seule et même voix, à exhorter les gouvernements à remplir leur obligation de fournir un enseignement public de qualité pour tou∙te∙s en investissant davantage dans les enseignant·e·s et l’enseignement public.

Lors de l’ouverture de la réunion de planification pour l’Asie du Sud, Numan Ozcan, Directeur du bureau national de l’Organisation internationale du Travail (OIT) pour le Népal, a déclaré que la campagne de l’IE La force du public : ensemble on fait école  ! correspond pleinement sur la mission de l’OIT.

Numan Ozcan, Directeur du bureau national de l’Organisation internationale du Travail pour le Népal

Il a ajouté que « l’enseignement public a souffert d’un sous-financement » et que « trop d’enseignants et enseignantes subissent de bas salaires, de l’insécurité et un manque de soutien ».

Concernant les recommandations des Nations Unies sur la profession enseignante, M. Ozcan a déclaré que « les recommandations nous montrent clairement la voie à suivre » et que « l’urgence de la mise en œuvre des recommandations devient très claire lorsque l’on considère la pénurie mondiale d’enseignants et enseignantes. Le sous-investissement est la cause première de cette crise ».